Le château Alfred-de-Falloux a été construit par le comte Alfred de Falloux du Coudray sur l’ancienne demeure de la Mabouillère où la famille, résidant à Angers passait l’été.
Le château a été construit à partir de 1852 dans le style néoclassique d’après un plan primitivement dessiné par le Duc de Valmy , régularisé par M. Cordoin, architecte parisien et complété et exécuté par René Hodé, qui en a dirigé les travaux ; la renommée de ce dernier sera due au développement du style néogothique qu’il adoptera pour un certain nombre de châteaux du haut Anjou. Au Bourg d’Iré, son célèbre propriétaire Falloux se retire dans son château après une brève éclipse au ministère de l’Instruction et des Cultes où l’avait nommé Napoléon III. Il y invite des personnalités politiques parisiennes telles que Montalembert, Dom Guéranger ou encore Madame Swetchine, en mémoire de qui il fera construire un hospice à Segré. Une de ses visites favorites sera pour le nouveau collège de Combrée, édifié entre 1854 et 1858 pour lequel il jouera un rôle considérable, et où il sera de toutes les cérémonies, remises de prix, célébrations de toutes sortes , messes et vêpres du dimanche. Le collège est alors le symbole du renouveau du christianisme social et un foyer intellectuel où les disputes, entre les partisans du Gallicanisme dont il est un des leaders et les Ultramontains menés par son rival Louis Veuillot, qui séjourne au Tremblay, sont très fréquentes!
La construction du château a entraîné une vague de modernisation au Bourg d’Iré avec en premier lieu la ferme modèle du domaine dont les plans sont conçus par les mêmes architectes qui oeuvrent au château. Falloux s’intéresse alors à l’amélioration de la race bovine locale dont le croisement avec la race Durham donnera la Maine-Anjou récemment renommée la Rouge des Prés; Puis, il y aura un lavoir, offert par Falloux, de riches maisons…
L’inauguration du Château s’est déroulée le 7 juillet 2018. Pour l’occasion, 1 500 visiteurs venus de toute la région ont pu découvrir le rez-de-chaussée du château entièrement restauré par les artisans locaux. Ils ont également découvert le parc en cours d’achèvement et les jardins. Pour clôturer la journée débutée par un concert délocalisé du Saveurs Jazz Festival, un grand feu d’artifice a été offert à la foule venue en nombre.
Septembre 2018 :
Juin 2018 :
Juillet 2017 :
Janvier 2017 :
Quelques photos du château avant sa restauration :
Crédit photographique :
delcampe.fr et photos particulières
Départ des propriétaires du château de Falloux : triste nouvelle pour le patrimoine Segréen ! – 2019
Alors que David et William O’Neil, américains originaires de Californie, avaient racheté l’imposant château de Falloux au Bourg d’Iré en 2016, ils viennent tout juste de quitter la France (octobre 2019). En effet, en 2016 le château de Falloux était dans un état d’abandon préoccupant et menaçait ruines. Arrivés providentiellement, les O’Neil avaient décidé de le sauver, de lui redonner son aspect d’origine et de le valoriser en y organisant événements culturels, visites, concerts, expositions … et ce, au bénéfice des associations locales. C’était aussi une magnifique opportunité pour les entreprises locales qui ont travaillé durant 3 ans à la restauration de l’édifice pour un montant total de 6 millions d’euros de travaux, réalisés sans subventions publiques !
Malheureusement dès leur arrivée début 2016, ils apprennent qu’un projet de parc éolien est en instruction derrière le château, à cheval sur les communes de Loiré et le Bourg d’Iré. Jugeant que ce projet est incompatible avec leurs projets de valorisation du tourisme et de l’économie locale, ils annoncent qu’il revendent le château. Après que le conseil municipal ait voté contre les éoliennes, les travaux débutent et se termineront en 2019. Seulement c’était sans compter sur la réapparition des éoliennes, une fois les travaux réalisés et plusieurs millions d’euros investis ! Estimant que la confiance avec les élus est définitivement perdue, David et William O’Neil mettent en vente, avec grand regret, le château de Falloux qui portait un immense potentiel de retombées économiques pour le territoire. Ils ont quitté la France.
Quel message cet histoire renvoie-t-elle aux futurs investisseurs étrangers ou français désireux de sauver notre patrimoine local qui en a grand besoin ? A l’image de l’Abbaye royale de Nyoiseau qui vient tout juste d’être mise en vente par la commune.